"On dirait que Miss Liberté en a pris plein la gueule", ironise un marine dépêché dans une ville de New York complètement dévastée. Trois ans après le premier épisode, le jeu de tir futuriste Crysis 2 abandonne les décors d'une île tropicale pour placer le joueur dans la jungle urbaine et chaotique de la Grosse Pomme. En 2023, la métropole américaine, ravagée par un étrange virus, fait face au chaos provoqué par une société militaire privée, la Cell, et par les invasions d'aliens. Et seul Alcatraz, simple soldat, mais doté d'une nanocombinaison expérimentale surpuissante, peut faire face à cette double menace.
Dans ce jeu de tir en vue subjective, conçu par Crytek et édité par Electronic Arts, c'est d'abord la ville de New York et ses nombreuses mutations qui tiennent le rôle principal. En passant par Wall Street, le pont de Brooklyn, Times Square ou Central Park, le joueur s'enfonce progressivement dans une mégalopole "aliénée". Au fil des missions, la ville devient peu à peu sauvage, ravagée par la végétation et confondue dans l'esthétique extraterrestre. Cette ambiance est également bien rendue par la bande originale aux accents lynchiens, qui fait merveille dès les premières séquences – en mode docu-fiction – du jeu.
NOIRS DESSEINS
L'autre force de Crysis 2 réside dans son scénario, qui puise dans de nombreuses références cinématographiques, notamment Robocop. Si les protagonistes sont peu nombreux, ils contribuent à rendre la campagne en solitaire digne des circonvolutions d'un Total Recall, tout en maintenant un lien ténu avec le premier épisode. Les personnages adjuvants sont finalement assez classiques. Mais les noirs desseins du véritable ennemi d'Alcatraz suffisent à tenir le joueur en haleine.
Avec leur récit, les concepteurs parviennent aussi à subtilement interroger le statut de héros. Si le soldat Alcatraz dispose de pouvoirs hors du commun, c'est parce qu'il usurpe l'identité d'un certain "Prophète". Régulièrement, les scénaristes rappellent également la faiblesse du personnage. Dans une scène, un médecin détaille toutes les lésions dont souffre le marine qui, sans son armure, "est un cadavre ambulant". Cette fragilisation du héros est présente jusque dans la mise en scène, où régulièrement, le joueur doit commander un Alcatraz rampant ou extrêmement affaibli.
VERTICALITÉ NEW-YORKAISE
Outre son scénario, Crysis 2 parvient à proposer une mécanique de jeu assez nouvelle, qui pourra toutefois rebuter les joueurs du premier épisode. Dans l'opus précédent, les concepteurs avaient élaboré un système offrant une grande liberté d'action, ce qui n'est plus le cas dans Crysis 2. Le jeu de Crytek ne tombe pas pour autant dans la scénarisation à outrance du très dirigiste Call of Duty. Crysis 2 réalise la synthèse entre ces deux approches : les phases dirigistes succèdent à des aires de combat ouvertes. Le jeu introduit même quelques variations à la logique de "couloirs" de nombreux jeux de tir, en exploitant la verticalité des bâtiments new-yorkais.
Les capacités offertes par la combinaison permettent également de sortir d'une mécanique stéréotypée fondée sur l'attaque-défense, devenue un standard de nombreux titres concurrents. En choisissant de se camoufler, d'augmenter sa capacité de résistance, ou en prenant l'option tactique avant de se lancer dans la bataille, Crysis 2 apporte du renouveau au jeu de tir en vue subjective.
Et si son mode multijoueur est relativement classique, Crysis 2 montre qu'il est beaucoup plus qu'une simple vitrine pour le moteur de jeu CryEngine 3. A l'image d'Epic Games, célèbre pour l'UnrealEngine et développeur du réussi Gears of War, Crytek montre que la bataille d'Alcatraz contre les aliens va plus loin qu'un simple démonstrateur des capacités techniques de son moteur.
Dans ce jeu de tir en vue subjective, conçu par Crytek et édité par Electronic Arts, c'est d'abord la ville de New York et ses nombreuses mutations qui tiennent le rôle principal. En passant par Wall Street, le pont de Brooklyn, Times Square ou Central Park, le joueur s'enfonce progressivement dans une mégalopole "aliénée". Au fil des missions, la ville devient peu à peu sauvage, ravagée par la végétation et confondue dans l'esthétique extraterrestre. Cette ambiance est également bien rendue par la bande originale aux accents lynchiens, qui fait merveille dès les premières séquences – en mode docu-fiction – du jeu.
NOIRS DESSEINS
L'autre force de Crysis 2 réside dans son scénario, qui puise dans de nombreuses références cinématographiques, notamment Robocop. Si les protagonistes sont peu nombreux, ils contribuent à rendre la campagne en solitaire digne des circonvolutions d'un Total Recall, tout en maintenant un lien ténu avec le premier épisode. Les personnages adjuvants sont finalement assez classiques. Mais les noirs desseins du véritable ennemi d'Alcatraz suffisent à tenir le joueur en haleine.
Avec leur récit, les concepteurs parviennent aussi à subtilement interroger le statut de héros. Si le soldat Alcatraz dispose de pouvoirs hors du commun, c'est parce qu'il usurpe l'identité d'un certain "Prophète". Régulièrement, les scénaristes rappellent également la faiblesse du personnage. Dans une scène, un médecin détaille toutes les lésions dont souffre le marine qui, sans son armure, "est un cadavre ambulant". Cette fragilisation du héros est présente jusque dans la mise en scène, où régulièrement, le joueur doit commander un Alcatraz rampant ou extrêmement affaibli.
VERTICALITÉ NEW-YORKAISE
Outre son scénario, Crysis 2 parvient à proposer une mécanique de jeu assez nouvelle, qui pourra toutefois rebuter les joueurs du premier épisode. Dans l'opus précédent, les concepteurs avaient élaboré un système offrant une grande liberté d'action, ce qui n'est plus le cas dans Crysis 2. Le jeu de Crytek ne tombe pas pour autant dans la scénarisation à outrance du très dirigiste Call of Duty. Crysis 2 réalise la synthèse entre ces deux approches : les phases dirigistes succèdent à des aires de combat ouvertes. Le jeu introduit même quelques variations à la logique de "couloirs" de nombreux jeux de tir, en exploitant la verticalité des bâtiments new-yorkais.
Les capacités offertes par la combinaison permettent également de sortir d'une mécanique stéréotypée fondée sur l'attaque-défense, devenue un standard de nombreux titres concurrents. En choisissant de se camoufler, d'augmenter sa capacité de résistance, ou en prenant l'option tactique avant de se lancer dans la bataille, Crysis 2 apporte du renouveau au jeu de tir en vue subjective.
Et si son mode multijoueur est relativement classique, Crysis 2 montre qu'il est beaucoup plus qu'une simple vitrine pour le moteur de jeu CryEngine 3. A l'image d'Epic Games, célèbre pour l'UnrealEngine et développeur du réussi Gears of War, Crytek montre que la bataille d'Alcatraz contre les aliens va plus loin qu'un simple démonstrateur des capacités techniques de son moteur.